La Bibliothèque Vandier a été créée en 1978 à partir du fonds de l’ancienne bibliothèque d’égyptologie de la rue Auguste Angellier et du legs de Jacques Vandier (1904-1973) ainsi que celui de son épouse, Jeanne Vandier d’Abbadie (1899-1977), qui était aussi égyptologue, à l’Institut de Papyrologie et d’Égyptologie de Lille (fondée en 1902 par Pierre Jouguet (1869 – 1949) : professeur d’histoire ancienne et de papyrologie à Lille). Jacques Vandier était un grand égyptologue français, né à Haubourdin dans le Nord en 1904 et mort à Paris en octobre 1973. Après avoir passé plusieurs années à l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, Jacques Vandier intègre le Musée du Louvre d’abord en tant qu’assistant-conservateur puis comme conservateur en chef des antiquités égyptiennes. Il supervise en 1946 la réinstallation des collections du Louvre qui avaient été évacuées et mises en sécurité par son épouse Jeanne Vandier d’Abbadie et leur ancien professeur Charles Boreux. En 1955, Jacques Vandier subit une attaque de poliomyélite qui lui fait perdre l’usage de ses jambes mais ne l’empêche pas de poursuivre ses travaux de recherches et ses publications.

Le legs Vandier compte plus de 2 500 ouvrages, plusieurs dizaines de collections de périodiques, dont certaines sont complètes depuis leur origine. On y trouve tous les grands usuels du domaine, parmi lesquels des ouvrages du XIXe siècle de R. Lepsius et, bien sûr, de J.-F. Champollion, ou encore les publications de H. Carter. Le fleuron de la bibliothèque est une édition originale du XVIIe siècle du jésuite allemand Athanase Kircher, intitulée Œdipus aegyptiacus (Romae, ex. typographia V. Mascardi, 1652-1654).

Jacques Vandier a également fait don à la bibliothèque de ses archives privées qui comprennent, outre ses notes personnelles et sa correspondance avec ses collègues égyptologues français ou étrangers, un grand nombre de photographies de pièces égyptiennes, exposées ou non dans les musées. Certains documents écrits permettent de reconstituer le processus de rédaction de Jacques Vandier, depuis les notes griffonnées sur de petites fiches et les cahiers de croquis et de description du matériel étudié, jusqu’au manuscrit dactylographié et annoté de la main de l’auteur, comme c’est le cas par exemple pour son ouvrage intitulé Le papyrus Jumilhac publié en 1962. On trouve également les fiches ayant servi à la rédaction de son Manuel d’archéologie égyptienne (6 volumes publiés entre 1952 et 1978).

De par l’histoire de la chaire d’égyptologie à laquelle elle est associée, la bibliothèque Vandier abrite également un fonds significatif d’ouvrages sur le Soudan ancien et en particulier sur la Nubie. La Bibliothèque Vandier, qui est la seule bibliothèque d’égyptologie au nord de Paris, porte un effort particulier à la sauvegarde et à la préservation de ses ouvrages anciens, notamment par le recours à la reliure. Elle regroupe les périodiques de référence en égyptologie et nubiologie, les collections d’égyptologie de l’IFAO (Institut français d’archéologie orientale) ainsi qu’environ 9 000 monographies (ouvrages, congrès, catalogues de musées et d’expositions), plus de 4 000 tirés à part et 244 titres de périodiques. La production scientifique dans le domaine de l’égyptologie est importante et la bibliothèque s’emploie à acquérir toute nouvelle publication jugée digne d’intérêt, en assurant en priorité la continuité dans les collections et les périodiques. La Bibliothèque Jacques Vandier est un lieu de recherche dont l’accès est réservé aux spécialistes français et étrangers et aux étudiants avancés, le prêt n’est pas autorisé.